La luminothérapie est un traitement psychiatrique proposé en premier lieu pour la dépression et l'insomnie. Elle consiste à exposer les yeux à une lumière d'intensité spécifique et de spectre lumineux proche de la lumière solaire.

Ce n'est qu'en 1984 que l'utilisation de la luminothérapie en psychiatrie clinique fit son apparition pour soigner la dépression saisonnière. Cette découverte fut faite par Norman E. Rosenthal et ses collègues du National Institute of Mental Health aux États-Unis.

Pendant plus de vingt ans, plusieurs chercheurs ont étudié cette approche pour le traitement de la dépression saisonnière, les troubles du sommeil, puis la dépression non-saisonnière. Malgré des résultats prometteurs, la reconnaissance de cette technique s'avéra extrêmement longue, au point de décourager certains chercheurs. Le Professeur Raymond Lam, auteur d'une vaste étude canadienne sur le sujet, s’est fait remarquer par ses positions tranchées et sa conviction vis-à-vis du caractère prometteur de cette thérapie.

Ce n'est qu'en 2005, après 20 ans d’indifférence malgré une accumulation de preuves en faveur de l'efficacité du traitement, que les collèges et associations professionnelles de psychiatries américains reconnaissaient enfin officiellement la luminothérapie comme un traitement efficace, de première ligne, contre la dépression saisonnière et certains troubles du sommeil.

La Revue Cochrane, connue pour le sérieux et l'indépendance de ses méta-analyses, publiait en 2009 une enquête sur l’effet de la luminothérapie sur la dépression non saisonnière. Elle concluait prudemment à « un effet modeste, mais prometteur (…) nécessitant la poursuite des investigations… » La luminothérapie se détachait donc, une fois de plus, du placebo ; ce à quoi bien d’autres approches thérapeutiques, largement utilisées en médecine, échouent désespérément…

Les recherches ont montré que le métabolisme de la mélatonine (hormone du sommeil) est déréglé chez les personnes souffrant de dépression saisonnière. Chez ces individus, il est observé un taux de mélatonine particulièrement élevé durant le jour, expliquant la fatigue ressentie durant la journée. La stimulation, le matin, des cellules ganglionnaires de la rétine (photorécepteurs non-imageants) permet de bloquer la transformation de la sérotonine en mélatonine durant le jour et donc la sécrétion de la mélatonine par l'épiphyse (glande pinéale).

On obtient, de plus, la « reprogrammation » de l'horloge biologique permettant une sécrétion normale de la mélatonine la nuit en fonction des phases du sommeil. Par son inhibition de la sécrétion de mélatonine, la lumière permet un réveil amélioré et une meilleure vigilance. Elle régule l'horloge biologique et améliore la synchronisation des rythmes biologiques : ce qui entraînera une meilleure forme et une meilleure énergie vitale. La lumière agit sur une région de l’hypothalamus (le noyau supra-chiasmatique) et augmente le niveau de sérotonine (neurotransmetteur) qui a un effet antidépresseur et régulateur de l'appétit.

"Luminothérapie et Mélatonine" (cliquer pour visualiser le schéma)

 

Les caractéristiques de la lumière utilisée sont fondamentales. Il s'agit du spectre lumineux solaire, mais sans infrarouges (IR) ni ultraviolets (UV) qui sont nuisibles pour la peau et la cornée. L'unité d'éclairement est le lux.

La dose recommandée par les spécialistes du domaine est de 10 000 lux pour une période de 20 à 30 minutes le matin. La température de couleur de la lumière est généralement de 4000 K.  Plus la quantité de lux est élevée, moins le traitement est long. Par exemple­, il faut s’exposer 30 minutes avec une lampe qui émet 10 000 lux, et 60 minutes si elle en émet 5000. Plus on se tient loin de l'appareil, plus on doit prolonger l’exposition.

Les effets peuvent se faire sentir au terme d’une semaine d’expositions quotidiennes matinales. La durée totale de la cure est à évaluer en fonction de la clinique dans un objectif de maintien des résultats obtenus et de prévention des récidives.

La lumière étant dépourvue d'ultra-violets et d'infrarouges, la luminothérapie est a priori dépourvue d'effets secondaires. De légers maux de tête et de l'insomnie sont parfois observés, surtout en début de traitement. La prudence est de règle chez les gens souffrant de maladie bipolaire qui ne feront pas de luminothérapie en dehors d'une surveillance médicale, en raison d'un risque de déclencher un état maniaque.

(nécessitent un avis ophtalmologique au moindre doute)

- Dégénérescence maculaire liée à l’âge
- Rétinopathie diabétique
- Glaucome
- Cataracte

Si certaines indications peuvent être considérées comme attestées par la concordance de résultats positifs issus de publications scientifiques internationales, d’autres font toujours l’objet d’études et nécessitent d’être confirmées.

Le choix d’un traitement doit, dans ces-derniers cas, être guidé par l’évaluation de la balance bénéfice/inconvénient pour chaque individu particulier. L’absence d’inconvénient notable permet de considérer comme acceptable l’essai de la luminothérapie dans de larges indications. Cependant, la recherche médicale devra fournir la confirmation du bénéfice thérapeutique comparé au placebo, que d’autres approches pourtant largement acceptées depuis de nombreuses années peinent toujours à obtenir de façon fiable et reproductible (homéopathie, acupuncture…)

Indications de choix:

- Dépression saisonnière
- Troubles du sommeil
- Dépression non saisonnière

À confirmer :

- Trouble fatigue chronique
- Syndrome dysphorique prémenstruel
- État dépressif du pré ou post-partum
- Désynchronisation chronobiologique dans la maladie d’Alzheimer et autres démences
- Fatigue accompagnant les syndromes parkinsoniens ou la sclérose en plaque
- Troubles addictifs et/ou du comportement alimentaire
- Recherche de bien-être général de la personne ne présentant pas de trouble psychique patent

En pratique

Il est possible d’avoir recours à la luminothérapie à son domicile par l’utilisation de lampes individuelles, en s’assurant bien que les caractéristiques techniques assurant leur innocuité et leur efficience soient réunies.

Le cabinet est équipé d’un concept innovant de Cabine de Luminothérapie AURASIO®, associant une lampe professionnelle de haute performance à des technologies audiovisuelles et de massage automatisé relaxant, à des visées de confort.