Le bilan standardisé en psychiatrie remonte aux années cinquante : Robert Spitzer, psychiatre américain et « père » du DSM-III de 1980, avait développé des logiciels de diagnostic par ordinateur (Diagno I et II) en fonction de la structure interne de la classification locale d’alors (DSM-II).

L’école de Saint-Louis publia les critères de Feighner en 1972, tentative pour fiabiliser le diagnostic et la recherche dans ce domaine. Certains de ces auteurs avaient été formés en médecine interne et rhumatologie, disciplines qui commençaient à établir des diagnostics en fonction de listes de critères. C’est ce modèle qui a présidé à l’établissement des RDC (research diagnostic criteria, 1978) puis du DSM-III en 1980.
Depuis, des entretiens standardisés passant en revue de façon systématique les différentes rubriques diagnostiques sont courants, voire la règle, pour le dépistage épidémiologique et les inclusions dans les études scientifiques (SCID I et II, MINI… ).

Des évaluations quantitatives (ou échelles d’intensité) ont également été développées pour suivre l’évolution des troubles une fois que le diagnostic est établi. Les plus connues concernent l’évaluation de la sévérité dépressive, soit en hétéro-évaluation, c’est-à-dire avec un cotateur externe, comme l’échelle de Hamilton (HDRS, 1960) ou de Montgomery et Asberg (MADRS, 1979), soit en auto-évaluation (auto-questionnaire) comme l’inventaire de Beck (BDI, 1962). D’autres outils existent pour la totalité des diagnostics dépistés. Il est à noter que les échelles les plus connues (HDRS, MADRS, BDI) ont été créées avant l’établissement des critères diagnostiques du DSM-III ou CIM 9, ainsi certains questionnent la spécificité de ces « vieilles » échelles et préfèrent des plus récentes, comme la QIDS pour la dépression.

Un autre élément important à prendre en compte est l’évaluation psychologique de la personnalité (le fonctionnement psychique en général). Différentes approches existent. Les tests projectifs restent les plus connus (tâches d’encre de Rorschach, TAT…). Une autre approche consiste en l’abord des dimensions de la personnalité : deux tests prédominent, le MMPI (Minnesota multiphasic personality inventory), prédominant sur le plan médico-légal outre-atlantique, et le NEO-PI-R de Costa et McCray (1990) selon le modèle des « Big Five ». Cette dernière approche est celle finalement retenue pour l’approche dimensionnelle de la personnalité dans la dernière révision du DSM-5 (mai 2013) avec une structure en cinq facteurs. L’acronyme OCEAN correspond aux premières lettres de chaque dimension : Ouverture à l’expérience, Caractère consciencieux, Extraversion, Agréabilité et Neuroticisme. Chacune de ces dimensions est décomposée en 6 traits, soit 30 traits de personnalité au total.

Enfin, un bilan neuro-psychologique afin de faire un « état des lieux » des fonctions mnésiques (tests de rappel libre, indicé ou reconnaissance) et exécutives (fonction attentionnelle, mémoire de travail, flexibilité mentale, stratégies de prise de décision, planification et organisation…) peut être prescrit en complément.